Lettre aux Amis de Deir Mar Musa, Noël 2024

Lettre aux Amis de Deir Mar Moussa al-Habachi, 2024

Monastère de Mar Moussa, Nebek, Syrie

 

Réflexion introductive

J’ai une foi inébranlable, parce qu’elle s’enracine dans un avenir de décisions et non de prévisions, que les juifs, les chrétiens et les musulmans nous nous aimerons et nous reconnaîtrons les uns les autres. J’ai une foi inébranlable que Jérusalem sera un jour la tente bénie de notre fraternité en Abraham pour la bénédiction du monde. (Paolo Dall’Oglio)

Chers ami.e.s, que la paix soit avec vous. Paix sur la Terre Sainte qui, depuis un an et deux mois, connaît à nouveau une guerre fratricide entre Israël et la Palestine. Les chiffres sont choquants : plus de 44.000 personnes massacrées, dont plus de 14.000 enfants. Comment appeler ces enfants ? Des terroristes du Hamas ? Des effets collatéraux de la guerre ? Que celui qui accepte de le faire lève la main.

Il s’agit d’une situation complexe et difficile qui n’a certes pas commencé avec le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023, mais bien avant. Il y en a en Occident qui justifient l’invasion militaire israélienne par le « droit à la légitime défense ». Les images montrant l’énorme destruction de Gaza – des espaces autrefois habités devenus d’interminables piles de béton sans vie – témoignent-ils d’une légitime défense ?

Il ne s’agit pas d’être pro-Israël ou pro-Palestine. On ne peut soutenir le Hamas, car tout mouvement fondamentaliste qui utilise la religion à des fins politiques et idéologiques ne peut persister que par la violence et, par conséquent, ne peut permettre aucun avenir de paix et de coexistence. Cependant, conformément au droit international, le peuple palestinien doit se voir reconnaître le droit de se défendre contre l’occupation de son territoire, du moins à Gaza et en Cisjordanie, à l’intérieur des frontières qui lui ont été internationalement reconnues avec la frontière du 4 juin 1967. Il ne s’agit pas non plus de considérer l’occupation des autres territoires palestiniens comme légitime ou illégitime. Pour construire la paix, il est indispensable qu’aucune des parties n’utilise le slogan « Du fleuve à la mer », qui implique la perspective de l’élimination totale de l’autre. La Cour Internationale de Justice Pénale de La Haye a récemment décrété l’arrestation de Netanyahou et de Gallant, au sein du gouvernement israélien, ainsi que des dirigeants du Hamas, qui ont tous été tués depuis par Israël. Combien d’États dans le monde et en Occident prendront au sérieux cette décision prise par la Cour qu’eux-mêmes ont fondée ? Avant ce jugement, le Pape avait déjà demandé – tardivement à mon avis, mais mieux vaut tard que jamais – de vérifier si l’intervention d’Israël en Palestine pouvait être incluse dans le crime de génocide, selon les critères fixés par le droit international.

De mon point de vue de moine, je rejette de manière ferme et principielle toute forme de violence. Je crois que ce n’est que par la rencontre, l’écoute et le dialogue que nous pouvons construire des chemins de paix authentiques et stables qui conduisent au plein respect mutuel des différences sociales et culturelles, à la convivance des religions et à la réalisation de la fraternité humaine. Amen.

Quelle est notre espérance ?

L’Église n’est pas une communauté contre d’autres... Elle n’est pas non plus une communauté parmi d’autres, une communauté de plus à ajouter au total des autres. Au contraire, en raison de notre baptême et de notre relation avec Jésus (‘Isa) le Christ, nous sommes face à une prétention effarante : le levain du parachèvement de chaque religion et de chaque communauté se trouve en nous ; et chaque communauté possède un trésor pour le parachèvement de ce que nous sommes au sein du mystère ecclésial. Nous disons, avec une exagération effrayante, que l’Église représente le projet de Dieu dans la création de l’univers. (Paolo Dall’Oglio)

Selon diverses statistiques, les chrétiens de Syrie, toutes confessions confondues, orthodoxes, catholiques et protestants, ne seraient pas plus de 250 000 personnes. La majorité d’entre eux, si et lorsqu’ils le peuvent, quitteront définitivement la Syrie, certains après avoir vendu tous leurs biens. C’est également le cas de nombreux musulmans, si ce n’est de la majorité d’entre eux. Les répercussions sur les communautés chrétiennes sont toutefois différentes de celles sur les communautés musulmanes. Pour les chrétiens, il faut tirer la sonnette d’alarme sur le danger réel de leur extinction : l’Église en Syrie est en train de mourir ! Il s’agit d’une responsabilité historique à un moment crucial de la vie de l’Église sur cette terre. Le moment n’est-il pas venu de le dire, de le crier non seulement dans la presse, lors de conférences ou de réunions du clergé ? Que devons-nous attendre de plus ? La terre qui a donné le nom de ‘chrétiens’ aux premiers disciples est en train de se vider d’eux, devenant un musée qui conserve quelques spécimens de chrétiens d’Orient. Même de nombreux prêtres – mariés ou non – émigrent, abandonnant leurs propres fidèles. Rien ne peut empêcher cette hémorragie. Aucune aide matérielle, aucun changement politique ou militaire... aucune paix. Au contraire, toute paix stable accélèrerait le processus d’émigration.

Les chrétiens syriens, en général, ne veulent plus – et l’ont-ils jamais voulu ? – vivre sous les musulmans, peut-être ne veulent-ils même pas vivre avec eux. J’ai écrit à nos patriarches, à nos évêques et aussi au Pape pour dire que nous devons informer les chrétiens syriens de leur nombre réel, non pour empêcher leur émigration, mais pour remplir notre devoir de bergers du troupeau du Christ. Il est de leur droit de savoir et d’en être conscients. C’est sur le roc de la conscience que nous devons fonder notre Église et notre présence en Orient. Pas simplement car nous y sommes nés : être chrétien est une mission et non une donnée d’état civil. Ceci est vrai pour la Syrie, l’Irak, le Liban, pour tout l’Orient. Les chrétiens peuvent rester en Orient à une seule et unique condition : y trouver le sens de leur présence, c’est-à-dire comprendre leur mission. Un chrétien ne peut rester en Orient si sa logique est la confrontation et la compétition avec l’Islam et les musulmans, s’il est contre eux ou a des sentiments de haine à leur égard, mais il ne peut rester non plus malgré eux ou seulement à côté d’eux. Car le destin d’un tel chrétien est, tôt ou tard, de partir. Seule peut rester une Église avec l’Islam, pour l’Islam, et non contre lui, une Église qui n’a pas peur d’être un petit troupeau, ni d’être perdante. Nous avons une mission, celle de témoigner du Christ et de son amour pour l’Islam ; de prêcher en proclamant que « vivre avec les musulmans – même si c’est difficile, exigeant, coûteux et parfois dangereux – est non seulement possible, mais par-dessus tout notre devoir, et que c’est beau, consolant et juste. Nous pouvons prophétiser que la fraternité universelle n’est pas une utopie, mais un objectif réalisable ». Il est clair que notre sort de chrétiens en Syrie dépendra davantage de notre vision et de notre disposition à l’égard des musulmans que de celle des musulmans à notre égard. Si nous les aimons, ils nous aimeront. Je suis conscient que cette perspective ne vaut pas nécessairement pour tous les chrétiens, mais elle s’applique certainement à tous ceux qui accueillent comme un don et une mission le fait de vivre en Orient comme un « petit reste » appelé par l’Évangile à être un « potentiel capable de vivre » tel le levain dans la pâte.

Pendant que nous traduisions cette lettre en plusieurs langues, la Syrie a changé à jamais. La Syrie est enfin libérée du régime tyrannique (le moins qu’on puisse dire) d’Assad et du parti Baath. Espérons qu’il n’y ait pas de retour à la guerre civile, à la division et aux batailles pour les intérêts d’autrui sur notre territoire. La Syrie a besoin des efforts de ses fils et de ses filles pour construire un avenir prospère, doter le pays d’une nouvelle constitution, partagée et respectée par tous. Nous travaillons avec espoir pour un pays inclusif où chaque Syrien se sentirait chez lui, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que ses concitoyens. Les chrétiens ne doivent pas avoir peur. Ils ne doivent pas seulement demander que leurs droits soient respectés ; ils ne doivent pas seulement se soucier de leurs communautés mais de toutes les communautés qui vivent dans ce pays. Nous devons travailler ensemble pour le bien de tous les Syriens afin que ce pays puisse connaître une nouvelle vie. Prions Dieu pour que la communauté internationale joue un rôle favorable à une solution de paix et de justice en faveur de tous les Syriens.

L’espérance du monde, c’est la beauté. Témoignons aux générations futures que la construction de ponts n’homogénéise pas les différences, n’annule pas les traditions, mais enrichit tout le monde. Parce que les ponts permettent aux gens de se rencontrer. Nous avons besoin d’une attente patiente et d’un désir ardent de beauté partagée, c’est-à-dire d’offrir ses trésors à l’autre et d’espérer qu’il partage les siens avec nous. Aujourd’hui, plus que jamais, les gens sont sans repères, ils ne savent plus où chercher, beaucoup ne sont pas satisfaits même lorsqu’ils ont tout. Le monde a besoin de Dieu, du Dieu Vrai, tendre, beau et aimant envers les hommes. L’humanité est fatiguée et souffre de tant de maladies, elle a besoin d’un médecin et de médicaments, pas seulement de soins palliatifs. Elle a besoin de faire l’expérience que la vie spirituelle est une réalité, et qu’elle est un engagement sérieux. Notre espoir est de voir s’effacer les divisions et s’abolir les frontières qui étiquettent l’autre comme ennemi. Espérons ne plus avoir d’ennemis. Et si nous constatons que nous en avons encore, ayons le courage et l’humilité de faire la paix avec eux, ayons le courage et l’humilité de pardonner et de demander pardon. C’est cela Noël, Dieu qui pardonne et qui vient effacer toute inimitié.

Moine Jihad, Supérieur du Monastère

 

Le Monastère Deir Mar Moussa, Nebek Syria

La plus importante et la plus belle des nouvelles, source d’espérance pour notre communauté al-Khalil, nous l’avons vécue le jour de la fête de Mar Moussa al-Habachi, le 28 août 2024. Au cours de la célébration eucharistique, notre évêque, le Père Jacques Mourad, a approuvé l’intégralité de la Constitution monastique rédigée par le Père Paolo, qui avait déjà reçu le nulla osta du Saint-Siège en 2006. En 2011, l’évêque du diocèse de l’époque, Mgr. George Kassab, avait approuvé un extrait des canons de la Constitution comme première étape. Aujourd’hui, nous pouvons nous réjouir du fait que l’immense effort théologique et canonique de Paolo et de la communauté ait été couronné par une approbation totale, et à cette occasion, tous les membres profès ont renouvelé leurs vœux. La communauté existe depuis plus de 30 ans, mais Paolo a toujours souhaité cette reconnaissance institutionnelle de la part de l’Église. Autre bonne nouvelle, nous avons un nouveau postulant, Majd, Syrien de 26 ans originaire de la Vallée des Chrétiens, de père orthodoxe et de mère protestante, avec un frère et trois sœurs. Majd a fait des études de chimie à l’université et, avant d’obtenir son diplôme, est parti travailler à Erbil. Là, un vieil appel à la vie monastique s’est réveillé dans son cœur, et la voix du Seigneur l’a mené à Mar Moussa.

Le chapitre annuel s’est tenu du 29 juillet au 6 août à Mar Moussa, en présence de tous les moines et moniales. Nous avons abordé un thème qui constitue l’un de nos plus grands défis : les relations interpersonnelles, en particulier la relation homme-femme du point de vue affectif et de l’autorité. C’est un point crucial pour la communauté, son avenir dépendant de sa capacité à s’ouvrir à de nouvelles vocations avec leurs charismes personnels. Non sans difficulté, à la fin du chapitre, la communauté a confirmé le frère Jihad comme supérieur pour un second mandat de sept ans.

Le monastère, grâce à Dieu, a continué à accueillir des pèlerins au cours de cette année, des groupes paroissiaux, des confréries de jeunes, des femmes, des scouts, des groupes de prière, des individus, des familles et des groupes d’amis. Certains sont venus pour faire des exercices spirituels avec leur guide, d’autres simplement pour profiter de la paix et du silence du monastère et pour participer à la vie de la communauté. Nous avons également reçu de nombreux amis musulmans de différentes confessions, soit pour une courte visite d’une journée, soit pour une nuit ou plus. Pour la troisième année consécutive, nous avons accueilli un groupe de chrétiens et de musulmans qui ont fait une retraite zen pendant quelques jours dans un silence total. Ceux qui le souhaitaient, chrétiens ou musulmans, se sont joints à nous pour prier et méditer le soir. Les pèlerins européens sont encore peu nombreux, mais nous sommes heureux de les recevoir individuellement ou en groupe. Nous avons accueilli un événement pastoral très important au niveau de l’Église syriaque catholique. Du 8 au 12 août, plus de 50 jeunes, 4-5 par paroisse, se sont réunis avec 7 animateurs libanais, des laïcs du groupe ‘Parole de Vie’, deux prêtres, et avec la présence du plus jeune évêque syriaque catholique, Mgr. Jules Boutros, directeur du séminaire patriarcal de Charfeh, au Liban. La réunion de formation visait à créer des groupes actifs capables de planifier la pastorale dans les paroisses.

Les moines régulièrement présents à Deir Mar Moussa cette année étaient Houda, Yaussé, Ziad (novice), Majd(postulant) et Jihad. Houda a également participé cette année au Synode romain sur la synodalité. En Syrie, 11 personnes étaient censées y participer, malheureusement seules 5 ont pu y prendre part, dont Houda, qui était la seule femme.

En plus de Youssef Bali, qui vit avec nous depuis 2006, il y a cette année Zena qui aide à l’hospitalité et Elène qui fait du travail de secrétariat au bureau. Ass‘ad et Moussa se sont relayés pour aider à l’accueil. Loris, un jeune Suisse, est rentré chez lui en octobre après avoir passé un an avec nous à faire de la recherche spirituelle et à travailler comme bénévole. P. Wim Dombret sj, de Belgique, a partagé notre vie pendant trois mois. Il avait commencé à étudier l’arabe avant de venir, il a poursuivi son étude avec nous tout en collaborant aux activités quotidiennes. Il a également célébré la messe en anglais lorsque le père Jihad était absent. Wim approfondit sa connaissance de l’Orient chrétien en vue de faire des choix de vie importants à la lumière de l’Esprit Saint.

Le projet agricole dans la vallée du monastère : la culture des zones arides et les nouvelles terrasses réalisées l’année dernière ont donné une nouvelle forme au paysage de la vallée. Hussein Abu Raed (notre contremaître) et de jeunes musulmans, Mu‘tazz, Ali et Ahmad, sont sur le point de finir la construction de la dernière terrasse en dessous de la première oliveraie. Une fois ce travail terminé, nous commencerons à préparer le terrain pour les terrasses destinées aux cultures d’hiver. L’ingénieur agronome Muhammad, assisté de Samir Abu Riad, Youssef Hanna, Elian, Fadi et Abu Yazan, a réalisé un énorme travail agricole cette année. Le jardin de l’harmonie qui a fait fleurir le désert, contient maintenant une nouvelle vigne à côté de l’oliveraie et des arbres fruitiers. Notre potager nous a donné de bons légumes et légumineuses tout au long de l’été, et la récolte d’huile de cette saison devrait nous permettre de tenir jusqu’à la saison prochaine. Nous avons remplacé l’un des deux camions de travail et aimerions remplacer l’autre, devenu désuet, irréparable et dangereux pour ceux qui l’utilisent. Nous ne réussirons pas l’année prochaine à élever de nouveau des chèvres, mais nous espérons pouvoir au moins réparer et restaurer la maison du berger et la bergerie afin de pouvoir reprendre l’élevage en 2026.

 

La construction du Centre pastoral à côté de l’église paroissiale de Nebek est en voie d’achèvement. Il comprendra un rez-de-chaussée utilisé comme jardin d’enfants pour 200 enfants, et deux étages supplémentaires qui seront consacrés à l’usage de la paroisse et aux activités du monastère. Le jardin d’enfants du Qalamun continue de briller par son travail éducatif, et les 18 enseignants y travaillent avec beaucoup de joie et d’enthousiasme. Nous avons 170 enfants (3-5 ans) dont seulement 7 chrétiens.

L’école de musique a fait des progrès considérables avec l’augmentation du nombre de professeurs : certains enseignent la musique de groupe et d’autres le solfège aux débutants. L’école accueille actuellement 60 garçons et filles des trois paroisses de la ville, syriaque catholique, grecque catholique et évangélique. Dans le cadre du projet de soutien médical, nous continuons à fournir des médicaments aux personnes souffrant de maladies chroniques et participons aux frais de tests de diagnostic, d’analyses médicales, d’opérations chirurgicales mineures ou majeures, de dialyse et de chimiothérapie pour les patients atteints d’un cancer. Il n’y a jamais assez de fonds pour ce projet, les besoins sont toujours plus grands que nos disponibilités. De nombreux pauvres frappent à la porte du monastère et nous répondons à leurs besoins dans la mesure de nos possibilités, également grâce à votre solidarité. La plupart de ces projets sont coordonnés et supervisés directement ou indirectement par Marwan, qui s’est rendu en Italie en septembre pour des examens médicaux non disponibles en Syrie.

Photos de droite et de gauche école de musique, au centre jardin d’enfants

 

Le monastère continue de soutenir les familles qui vivent dans les appartements qu’il possède, construits depuis 2008, et qui sont maintenant habités par 18 familles chrétiennes et musulmanes très pauvres ou à faibles revenus. George est responsable de la gestion et de la supervision des appartements ainsi que de leur entretien. L’aide que nous offrons à ces familles consiste en un loyer très bas.

Cette année encore, nous aidons, dans l’espoir de construire un avenir meilleur pour la Syrie et le monde, plus de 65 étudiants inscrits dans les universités de Damas, Homs et Alep à obtenir leur diplôme. Le projet Tosca Baruccocontinue de soutenir les femmes syriennes, musulmanes et chrétiennes, à travers l’école, l’université ou la formation professionnelle.

Nous avons poursuivi la restauration du monastère Mar Elian à Qaryatayn et, grâce à Dieu, nous sommes en bonne voie. Il y a déjà 12 lits qui peuvent accueillir des hôtes. Nous nous occupons également de l’oliveraie, de la vigne et des arbres fruitiers, de l’irrigation et de la production de légumes. Un de nos paroissiens, Mtanos ad-Dallul, gère le travail avec l’aide de quelques musulmans de la ville comme Abu Ahmed et l’ingénieur Rabeea. Jabra Gerges, le secrétaire des projets de Mar Elian, travaille avec Diab al-Assaf, le comptable général de Deir Mar Moussa qui supervise également le projet Tosca Barucco mentionné ci-dessus.

Le monastère du Saint-Sauveur (SS. Salvatore), Cori

A Cori, Deema poursuit sa troisième année de doctorat à la Grégorienne. En mars, Deema a perdu son père, un ami cher à tous les membres de la Communauté. Que Dieu l’accueille dans sa miséricorde. Carol a soutenu sa thèse de doctorat à l’Institut Pontifical d’Études Arabes et Islamiques, avec la mention summa cum laude. Après 12 ans à Cori, Carol est revenue à Mar Moussa, après avoir rendu visite à sa mère au Liban.

Les 30 novembre et 1er décembre, avec l’aide de notre ami Piero Manciocchi, nous avons organisé une conférence dans l’église du Saint-Sauveur intitulée « De l’abandon à la renaissance pour une nouvelle communauté ». Elle concluait une phase importante de la restauration de cette ancienne église. Plusieurs intervenants ont parlé d’histoire, d’art et de restauration. La journée du dimanche 1er décembre a été couronnée par la célébration eucharistique présidée par notre évêque, S.E. Mgr. Mariano Crociata. C’est grâce à sa sollicitude paternelle et à l’attention qu’il porte à notre communauté qu’il a été possible d’atteindre cet objectif. À la fin de la messe, Jihad a remercié au nom de la communauté monastique tous ceux qui ont contribué de diverses manières à la restauration de l’église. De nombreux amis et paroissiens de Cori ont partagé la joie de cette journée spéciale. Les murs et quelques fresques restent à restaurer, ainsi que certains tableaux conservés dans les salles paroissiales ; nous espérons la contribution de donateurs. À l’occasion de son voyage en Italie, Jihad a présenté le livre du Père Paolo intitulé « Je dialogue toujours avec tous ». Ce livre est le deuxième volume du cycle de 137 conférences que Paolo a donné à Deir Mar Moussa entre 2011 et 2012, commentant la Règle de la Communauté. Le matériel qui reste à publier pourrait donner lieu à deux ou trois autres livres ; le financement nécessaire à la traduction des textes originaux de l’arabe en italien fait actuellement défaut. Nous espérons que ces livres seront traduits dans d’autres langues européennes.

 

Le Monastère de la Vierge Marie à Sulaymaniya, Kurdistan irakien

À Sulaymaniya, Jens et Friederike font avancer notre monastère. La communauté chrétienne d’étrangers se compose de quelques Européens, mais surtout d’Indiens et de fidèles d’autres pays d’Asie. Tous les vendredis, cette communauté assiste à la messe, célébrée en anglais, et participe aux principales fêtes chrétiennes au monastère. Deux fois par semaine, Jens célèbre la messe pour les sœurs carmélites indiennes de l’hôpital pour handicapés Marie Mère de Miséricorde. Friederike continue d’aider la troupe de théâtre sous la direction de Safa, qui ira probablement à l’étranger à l’avenir. Que Dieu l’accompagne. Nous devrons alors trouver quelqu’un pour la remplacer. Friederike doit souvent se rendre en Allemagne pour rendre visite à sa mère âgée et malade.

Des centaines d’étudiants de différentes langues et leurs professeurs animent la vie quotidienne du monastère. Le petit jardin, orné de roses, d’orangers et d’oliviers, crée une belle atmosphère d’accueil et de partage. Les cours académiques se poursuivent en collaboration avec le Jesuit Worldwide Learning (JWL). Le monastère accueille également des hôtes qui viennent pour des périodes plus ou moins longues visiter la communauté et la ville. L’équipe qui travaille au monastère est composée de 35 personnes (majoritairement musulmanes), dont Abdulmasih, responsable des relations avec les services gouvernementaux et des transactions officielles, Najah, secrétaire, et Youssef, responsable des achats et de l’entretien. Khuder, arrivé avec la grande vague de réfugiés en 2014, est encore présent et aide à l’accueil.

La restauration de l’église du monastère est une nécessité urgente, étant donné le mauvais état du mur nord en particulier, et du bâtiment en général. Le projet est soutenu par l’évêque, S.E. Mgr. Youssef Toma Mirkis, qui a exprimé sa joie et sa gratitude pour notre présence à Sulaymaniya. Nous lui sommes également reconnaissants pour sa sollicitude paternelle et son soutien en toutes choses.

    

Conclusion :

Chers amis, nous tenons à vous remercier du fond du cœur pour votre amitié concrète et votre solidarité évangélique face à nos besoins matériels et spirituels, et à ceux de nos pauvres. Peu de choses ont changé depuis l’année dernière, signe que les difficultés sont toujours les mêmes et s’aggravent. La crise économique syrienne, résultat d’années de guerre et de la corruption endémique à tous les niveaux, continue de peser sur la vie des pauvres, qui représentent plus de 80 % de la population. Chaque jour, les gens sont contraints de faire face à des besoins fondamentaux, tels que la nourriture et les boissons, le gaz et le pétrole, les médicaments, les frais de scolarité et d’université. Il semble n’y avoir ni avenir ni horizon pour nos jeunes, chrétiens et musulmans, qui voudraient tous émigrer. Malheureusement, ce pays a perdu beaucoup de signification pour une bonne partie de ses habitants.

Nous aimerions pouvoir vous remercier en vous écrivant un par un pour votre générosité, mais ce n’est malheureusement pas possible. Vos dons, même les plus petits, ont une grande signification pour nous et nous apportent une profonde consolation, car nous ne nous sentons pas abandonnés, quelqu’un pense à nous. S’il y a une chose que vous pouvez faire à l’avenir, c’est de nous rendre visite en Syrie, quand cela vous sera possible. Nous tenons à remercier ici en particulier toutes les organisations européennes, catholiques et non catholiques, qui nous aident, ainsi que les associations des Amis de Deir Mar Moussa en Italie, en France et en Suisse, pour leur soutien constant et leur proximité. Nous remercions également nos amis dans d’autres parties de l’Europe et du monde, comme la Belgique, la Suède et l’Allemagne, où il n’y a pas encore d’associations officielles, mais où il y a de vrais amis, qui prient pour nous et nous aident par leurs dons.

Comme Abraham, l’Ami de Dieu et notre père dans la foi, nous voulons espérer contre toute espérance que la beauté triomphera, que la guerre cessera, que les affamés seront rassasiés de joie et de justice et que les assoiffés étancheront leur soif d’amitié et de paix, que les derniers seront les premiers, et que personne ne restera le dernier. Espérons que tous vivront ensemble comme des frères. Joyeux et saint Noël à tous.

La Communauté monastique al-Khalil

 

Comment vous pouvez nous aider

Vous pouvez utiliser l’une des possibilités suivantes :

Depuis la France:

Par chèque :
A l’ordre de l’Association Les Amis de Mar Moussa-France
Chez Aurélie Fournier, trésorière : 159 boulevard du Président Wilson 33200 Bordeaux

Par virement :
Objet du virement : « Don pour la Communauté de Mar Moussa ».
Ne jamais mentionner la Syrie ou l’Irak
Merci de bien communiquer votre adresse postale, pour envoi du reçu fiscal, à :

aureliefournier@hotmail.fr ou massiececile@gmail.com

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Si vous souhaitez envoyer votre don à une fin spécifique, veuillez l’indiquer dans l’objet du message. N’écrivez jamais SYRIE dans l’objet du transfert. Si vous informez la Communauté (abba.j.youssef.dmm@gmail.com) ou l’Association des Amis de Deir Mar Moussa https://marmoussa.info/contact-fr/ ) des dons effectués, il sera possible de vérifier la réception des transferts, et nous pourrons vous remercier comme nous le souhaitons. Pour les communications spéciales relatives aux dons, veuillez écrire à aureliefournier@hotmail.fr ou massiececile@gmail.com.

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