« C'est la miséricorde que je veux, et non le sacrifice! » (Hos 6:6; Math 9 :13)
Avec ces mots, l'évêque de Rome, Francesco a commencé son discours à l'occasion du Carême 2016, en disant: «Dans la bulle d'indiction du Jubilé, j'ai demandé à ce que " le carême du Jubilé soit plus intensément vécu cette année comme moment fort pour célébrer et faire l'expérience de la miséricordie de Dieu "(MisericordiaeVultus, 17). » Il a ajouté que «La miséricorde de Dieu est en fait une annonce au monde: mais chaque chrétien est appelé à en faire l'expérience personnelle. »
En sa personne, le successeur de Pierre porte aux croyants et également aux non-croyants la bonne nouvelle de la miséricorde; une miséricorde qu'il a connue à travers sa relation avec Dieu et dont les fruits sont clairement visibles dans son humilité naturelle, son amour et les soins qu'il prodigue à ses brebis. Les manifestations de la miséricorde du Miséricordieux sont certes innombrables; en tant que croyants, fils et filles de Dieu, nous reconnaissons dans la Nativité de Jésus-Christ le Sauveur, la source de la miséricorde et de l'espoir, l'Emmanuel, Dieu avec nous.
Noël est le signe de la miséricorde divine pour tous les êtres humains. Dieu a envoyé son Fils qui est mort et ressuscité pour nous sauver et nous reporter au sein paternel. A ceux qui nous demandent comment nous pouvons toucher la miséricorde de Dieu, surtout en ces jours difficiles, nous répondons: à travers l'expérience de la miséricorde que Dieu a placée dans le cœur des personnes proches et lointaines qui ressentent notre souffrance et sont en solidarité avec nous à travers leurs prières et leur assistance généreuse, et qui accueillent des réfugiés en provenance de notre pays.
Notre point de référence est l'expérience de la miséricorde et de l'amour de Dieu pour nous. Dieu nous a créés à son image et ressemblance, chacun de nous est unique à Ses yeux. La personne de Jésus et l'absolu de son amour pour tous les hommes étant la base de notre vie spirituelle, c'est cet amour qui est le moteur de notre vie; plus nous nous laissons mouvoir par lui, plus il pourra rayonner sur nos visages et autour de nous, transmettant la bonne nouvelle que Dieu est Miséricordieux.
Nous nous sommes sentis interpellés par l'appel du Pasteur de l'Eglise universelle qui a voulu envoyer « les Missionaires de la Miséricorde pour qu'ils soient pour tous le signe concret de la proximité et du pardon de Dieu. » Les personnes le sentent quand nous les accueillons bénévolement, dans la compréhension et l'attention à leurs besoins, et quand nous nous efforçons de supporter nos erreurs et nos faiblesses réciproques. En examinant notre conscience, nous demandons au Seigneur la grâce d'une transformation profonde qui renouvelle notre vie et nous rende moins axés sur nous-mêmes, toujours plus humains, sensibles et solidaires avec les pauvres et ceux qui sont dans le besoin. Dans notre cheminement vers la pleine maturation du Christ qui est l'œuvre de Dieu seul, nous préparons nos cœurs afin qu'Il puisse naître, grandir et se manifester en nous et à travers nous, donnant à la vie sa pleine saveur.
Nous prions et nous vous invitons à prier avec nous pour le Synode panorthodoxe qui a commencé l'été dernier et qui est le premier synode orthodoxe depuis le IVe siècle, afin que l'Esprit Saint illumine les pères du Synode et les participants pour le bien de l'Eglise et du monde. Remercions aussi le Seigneur pour l'initiative prophétique de l'évêque de Rome envers les Eglises luthériennes lors de sa visite en Suède à l'occasion du Jubilé de la Réforme. C'est un pas important en vue de l'union des coeurs et des membres du corps du Christ. Enfin, prions ensemble pour l'unité et l'harmonie de toute communauté et entre les communautés de la famille humaine.
Le 3 mai 2016, nous avons eu la grâce d'avoir un colloque privé au Vatican avec l'évêque de Rome, le Pape François, qui a laissé en nous une trace profonde. Une bonne partie des moines et toutes les moniales de la communauté étaient présentes. Le petit quart d'heure prévu est devenu une heure, où le Pape a écouté chacun de nous avec amour et attention. Ensuite il a exprimé sa peine et sa solidarité avec les personnes souffrantes à cause d'une guerre que le commerce des armes ne fait qu'aggraver. Nos armes à nous, a-t-il dit, sont la prière, l'humilité, le pardon, la réconciliation et le don de soi. Le Pape nous a intimidés en disant: « Votre témoignage m'humilie car moi, je suis en sûreté, tandis que vous, vous témoignez en plein danger. » Le Pape nous a encouragés à aller de l'avant dans notre mission, il a loué notre engagement à travailler en Syrie, malgré la situation difficile. Il nous a recommandé de prier incessament, disant: « Je vous encourage à perdre votre temps en prière. » Nous avons vraiment pu toucher du doigt son humilité, car il ne nous a pas fait sentir de différence ni de distance entre lui et nous, mais au contraire, il a exprimé son profond amour pour les Syriens et « la Syrie bien-aimée. »
Nous voulons aussi exprimer notre profonde gratitude aux religieux et religieuses de la confraternité de Jérusalem et au centre d'études Donati de la ville de Pistoia en Italie, pour nous avoir désignés comme candidats pour le Prix Pira la Giorgio pour la paix qui nous a été décerné, d'une part à cause de notre engagement et de notre foi dans le dialogue entre les différentes religions, en particulier entre le christianisme et l'islam, pour le bien de tous les hommes, et d'autre part à cause de notre engagement dans le domaine humanitaire pendant la guerre pour aider les nécessiteux et pauvres de notre région. Nous ne mentionnons pas ce prix pour nous vanter, car « celui qui veut s'enorgueillir, qu'il mette son orgueil dans le Seigneur », nous dit saint Paul (I Cor 1, 31). Nous ne pouvions nous reposer tandis que nos frères souffraient. Le Seigneur ne nous dit-Il pas: « Vous de même, quand vous aurez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: "Nous sommes des serviteurs inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire". » (Luc 17, 10).
Ce prix est non seulement pour nous, mais pour la Syrie blessée, pour tous les Syriens qui se sont engagés à aider les personnes dans le besoin et les personnes déplacées, pour tous ceux qui ont été dans cette crise des messagers de paix et des artisans du bien. Ce prix, nous ne pouvons que le partager avec les jésuites, la Caritas, les curés de paroisse, les consacrés de toute confession; avec toutes les fondations et tous les organismes de bienfaisance chrétiens et musulmans qui travaillent dans l'humanitaire; avec tous nos amis à travers le monde qui nous soutiennent par leurs prières, leurs dons et leur engagement, en particulier les associations des Amis de Mar Moussa en Italie, en France, en Suisse et toutes les institutions ecclésiastiques et civiles qui aident et nous soutiennent. A vous tous nos remerciements et notre amour.
La guerre nous a complètement épuisés. Dans la vie quotidienne, nous n'arrivons pas à nous supporter facilement les uns les autres. Même les relations les plus profondes sont menacées car l'impatience, la fatigue et l'inquiétude sont prédominants. Nous ne pouvons qu'intensifier nos prières afin que Dieu nous donne la patience et l'ouverture, et qu'Il préserve nos cœurs de la violence, de la haine et des réactions non constructives. Prions Dieu d'éloigner de notre pays la noirceur de la guerre et de combler les années à venir d'espoir et de bénédiction. Que cette fête de Noël qui approche renouvelle notre relation avec Dieu, avec nous-mêmes et avec les autres. En artisans de paix, offrons nos travaux et nos efforts pour que la paix règne dans notre pays et dans le monde.
Depuis le début de l'été dernier, encouragés par la sécurité qui est revenue dans la région, des familles ou des petits groupes ont recommencé à nous rendre visite, ce qui nous cause beaucoup de joie et est pour nous un signe d'espérance. Nous sommes très heureux de les accueillir, et nous nous ingénions pour leur procurer l'atmosphère de calme et de recueillement dont ils ont besoin pour se ressourcer.
Avec la venue de l'hiver, nous dédions plus de temps à la lecture spirituelle personnelle, et à la réflexion communautaire sur des sujets concernant notre vocation.
Après deux années de vacance épiscopale, nous avons la joie d'avoir un nouvel évêque en la personne de notre cher ami, S. E. Mgr Philippe Barakat. En la fête patronale de saint Moïse l'Abyssin, il est venu au monastère, accompagné de quelques prêtres et diacres du diocèse et d'un bon nombre de nos amis de Nebek. Nous avons célébré l'Eucharistie, suivie d'un repas fraternel. S. E. Mgr Philippe nous est d'un grand soutien pour les projets humanitaires dans le cadre de son diocèse.
La paroisse syro-catholique de Nebek a également un nouveau curé, le p. Said Massouh, jeune et enthousiaste. Nous collaborons avec lui en ce qui concerne les projets et les activités pour enfants et adultes en lien avec la paroisse.
Au cours de l'année, nous avons essayé de concentrer nos activités sur les jeunes et les enfants, car ils représentent l'avenir. Nous avons donc soutenu quelques projets fournissant des emplois à des jeunes adultes pour leur permettre de vivre et d'abandonner l'idée de l'émigration, et essayé d'assurer des possibilités d'études à d'autres, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, afin d'élever le niveau culturel et de préparer l'avenir au-delà de l'immédiat.
Notre projet des Maisons de Nebek pour Jeunes Familles, commencé en 2008 et dont nous avons fini cette année le quatrième bâtiment avec un grand réservoir d'eau et un abri souterrain, a assuré des logements à plusieurs familles. Grâce à la possibilité d'y habiter en payant un loyer symbolique, trois jeunes couples ont pu se marier en été. Pour continuer sur notre lancée, nous pensons acheter une vieille maison abandonnée et la reconstruire dans le but d'assurer un logement à des familles pauvres et de faciliter le mariage de jeunes au faible revenu, qui par manque de perspectives quitteraient la région pour les grandes villes ou l'étranger.
En ce qui concerne les enfants, nous avons pu assurer la restauration de la garderie diocésaine de Nebek pour assurer un environnement sain et bon pour les enfants, élever le niveau d'éducation et offrir des possibilités d'emploi pour un groupe de étudiants universitaires.
Pour les programmes culturels et de divertissement pour les enfants, nous avons organisé un camp d'été de cinq jours, avec des leçons de musique, de dessin et des activités sportives, dans le but de découvrir les talents des enfants. Pour développer ces talents, nous avons acheté des instruments de musique pour un grand nombre d'enfants qui pourront ainsi suivre des cours de musique avec des professeurs qualifiés tout au long de l'année. Nous espérons que ces activités aideront les enfants à sortir du climat de la guerre et à grandir plus sainement. Le premier résultat fut un concert pour la fête de Mar Musa, réalisé par la chorale qui a répété tout l'été sous la direction d'un paroissien bénévole et professeur de musique.
Evidemment, nous continuons à fournir les aides habituelles aux personnes dans le besoin dans la région de Nebek: mazout, frais de scolarité, aide aux universitaires, médicaments, financement partiel ou total d'opérations chirurgicales. De même pour les familles de Qaryatayn, réfugiées à Zaydal et Fayrouze, auxquelles nous fournissons en plus du lait et de la nourriture pour enfants ainsi que le montant du loyer. Nous tenons également compte des besoins des familles pauvres que nous connaissons, chrétiennes et musulmanes, où qu'elles habitent, selon leurs nécessités et nos capacités. Le plus difficile reste le nombre des opérations chirurgicales et le traitement des tumeurs cancéreuses qui semblent augmenter de jour en jour. Nous ne pouvons malheureusement subvenir à tous les besoins, mais nous essayons toujours de ne jamais renvoyer un pauvre démuni.
Dans ce contexte, nous sommes reconnaissants pour la collaboration avec le diocèse, la Caritas, et surtout avec nos frères majeurs, les infatigables pères jésuites.
Le plus beau est la générosité de nos bienfaiteurs que nous ne pourrons jamais suffisamment remercier. Derrière chaque don, de quelque montant qu'il soit, nous devinons tant d'amour. Nous ne réussissons pas toujours à vous remercier en personne, soit parce que les adresses ne sont pas indiquées dans le virement, soit à cause des déficiences de la ligne internet. Nous vous serions reconnaissants de nous envoyer un courriel pour nous informer de votre don et du compte bancaire, ainsi nous pourrions en accuser bonne réception et vous remercier.
Par ce biais, nous vous assurons de nos prières constantes pour vous et tous ceux qui vous sont chers, et nous vous demandons de nous garder dans vos prières afin que nous vivions notre vocation avec toujours plus de sincérité et de générosité.
Nous poursuivons le travail dans la pépinière dans la vallée du monastère et le projet agricole commencé il y a trente ans. Nous en récoltons légumes et fruits durant la belle saison, en plus des olives et de l'huile d'olive. Nous venons de terminer l'agrandissement du garage qui peut désormais abriter les voitures de transport et de travail, le tracteur et les machines agricoles. Patiemment, nous continuons la restauration et l'entretien au monastère et alentours. Cette année, nous voulons canaliser l'eau entre le garage et la pépinière, et réparer le téléphérique manuel afin que son utilisation devienne plus sûre.
Nous remercions le Seigneur pour le groupe de collaborateurs chrétiens et musulmans qui poursuivent le travail avec nous malgré les difficultés, démontrant leur amour et leur fidélité au monastère et à la communauté.
Le monastère est en ruine depuis la destruction du sanctuaire et l'occupation des lieux par l'EI et les bombardements qui l'ont accompagnée. Le monastère est de fait abandonné, la nouvelle église brûlée, les bâtiments pour la plupart également brûlés, détruits ou endommagés. L'église paroissiale avec ses dépendances est elle aussi brûlée et en grande partie détruite. Avec le début de l'année scolaire, on s'attendait au retour de 700 familles, or il n'y a que 200 qui sont revenues, et seulement une famille chrétienne. Les chrétiens en particulier ont peur et préfèrent rester dans les villages de Zaydal et Fayruze près de Homs, où ils ont trouvé refuge après leur fuite.
Nous aimerions sauver le projet agricole sur les terres du monastère, la plupart des oliviers ayant survécu, ainsi qu'une petite partie des ceps de vigne. Quant aux arbres fruitiers du potager, ils sont tous morts de sécheresse. Malheureusement, nous n'avons pu jusqu'à présent trouver personne qui veuille bien s'en occuper, les gens ayant trop peur.
Le monastère est devenu relativement calme après le transfert des familles déplacées dans des maisons préfabriquées dans deux espaces aménagés à cet effet à proximité du monastère, fournissant une plus grande intimité et autonomie à chaque famille.
Les enfants sont scolarisés, des cours supplémentaires leur sont fournis par des enseignants volontaires parmi les réfugiés ou venant de l'étranger, en plus des cours de catéchisme. Aux cours de kurde, obligatoires pour les enfants et facultatifs pour les adultes, participent des réfugiés syriens et irakiens de langue arabe. Une enseignante vient régulièrement de l'étranger pour former et superviser les professeurs de langue. Un atelier de couture s'est créé pour les femmes, ainsi qu'un atelier de théâtre pour enfants et un autre pour adultes, qui ont donné lieu à diverses repésentations théâtrales. A ceci s'ajoutent les activités culturelles qui sont autant de lieux de rencontre pour les jeunes et les moins jeunes.
Nous venons de commencer la construction d'un bâtiment adjacent à l'église pour les moniales et les femmes en visite.
A côté du travail humanitaire et de l'aide aux réfugiés qui ont été prioritaires ses deux dernières années par la force des choses, nous faisons de notre mieux pour vivre notre vocation au dialogue et promouvoir les relations avec le milieu musulman qui nous entoure, en particulier à travers des rencontres et des activités culturelles.
Dans notre monastère naissant à Cori, la vie se déroule au rythme de l'année académique et des passages de moines et de moniales de la communauté. La semaine de portes ouvertes à cheval entre les mois d'août et de septembre qui a permis aux intéressés chrétiens et musulmans de partager notre vie a été particulièrement intense cette année.
Nous avons également initié une journée de prière islamo-chrétienne pour commémorer le réveil des "Gens de la Caverne" ou des "Sept dormants d'Ephèse". Cette rencontre fut l'occasion de réfléchir ensemble sur le mystère de la Résurrection et de prier pour le réveil de ceux qui se sont endormis dans l'obscurité des cavernes.
Nous approfondissons notre connaissance de la Bible avec les amis et les voisins de la communauté une fois par mois en collaboration avec notre amie consacrée Mariana, et nous organisons de petites retraites de préparation aux fêtes de Noël et de Pâques.
Avec quelques amis de Cori et de Rome, nous travaillons sur un projet de restructuration interne de l'église du monastère. Après le projet de restructuration de 2002 où les fondations et les murs extérieurs ont été renforcés et le plafond entièrement refait, l'église est restée inutilisable car sans plancher ni éclairage ni chauffage, les piliers, murs et espaces intérieurs ont besoin d'une restauration urgente, sans parler de la nécessité de préserver les fresques qui font partie du patrimoine culturel et artistique des XVIe et XVIIe siècles... Avec l'aide de quelques amis de Cori, l'une des peintures sur toile a pu être restaurée et est maintenant conservée dans la petite chapelle de la communauté, aménagée sous les toits de la maison.
Nous sommes reconnaissants à Dieu pour l'amitié de notre évêque de Latina, S. E. Mgr Mariano Crociata, pour le soutien et l'intérêt paternel qu'il démontre aux membres de la communauté. Il a encouragé le projet de restauration et s'est engagé à y contribuer, précisant qu'il ne s'agissait pas pour lui de sauver l'art et les monuments en premier lieu, le diocèse étant plein d'anciennes églises qui auraient besoin de restauration, mais que son intérêt était purement ecclésial, du fait de la présence de la communauté monastique et de la possibilité de renaissance du centre historique de la ville de Cori, qui est en train de se vider.
Sœur Houda remplit son devoir de supérieure de la communauté monastique de manière à laisser aux moines et aux moniales l'espace pour grandir dans la responsabilité et la liberté, attentive aux besoins spirituels et matériels de chacun, au détriment des siens. Avec l'assistance de quelques membres de la communauté, elle s'occupe des projets humanitaires dans lesquels la communauté est impliquée depuis le début de guerre. Elle est toujours prête à écouter les gens qui viennent lui demander un service ou veulent simplement partager avec elle leurs préoccupations, en particulier les femmes de la ville de Nebek. Notre sœur a un grand cœur pour les pauvres, les bien-aimés de Jésus.
Après avoir échappé aux mains de l'EI, grâce à Dieu et à l'intercession de la Vierge Marie, Frère Yaqoub (Jacques) a pu témoigner de son expérience à l'occasion de nombreuses rencontres en public ou en privé, en milieu religieux ou séculier, dans des pays arabes ou à l'étranger. Pour beaucoup de nos amis, ces réunions et visites amicales sont d'une grande importance car il leur apporte le soutien spirituel dont ils ont besoin là où ils sont. Jacques a passé quelques mois au monastère de Sulaymaniah avec Jens et Friederike. En particulier, il a pris soin de la "paroisse du monastère", composée principalement de syro-catholiques déplacés de Mossoul et de la plaine de Ninive. Ce que notre frère a vécu de souffrance et de consolation durant le temps de son enlèvement est une force et une bénédiction pour tous les membres de la communauté. Jacques est sorti de son expérience avec un cœur ouvert au pardon, plus ouvert et uni avec le monde musulman blessé par l'extrémisme, l'islam étant la première victime de l'extrémisme, comme il le répète souvent. L'amitié avec les musulmans de Qaryatyan a facilité la libération de Jacques, et de tous les chrétiens enlevés après lui.
Tout en remerciant le Seigneur pour la santé de notre frère, nous ne perdons pas espoir et persévérons dans la prière pour notre père spirituel et fondateur le père Paolo, pour les deux évêques et les deux prêtres kidnappés, et pour toutes les personnes disparues dont les familles n'ont plus de nouvelles.
Frère Jens exerce avec beaucoup de patience, de constance et de maturité sa responsabilité dans l'administration du monastère de Sulaymaniyah, du point de vue monastique et en ce qui concerne l'assistance humanitaire aux familles déplacées. Il a travaillé dur pour la création des espaces avec des maisons préfabriquées, permettant aux familles de retrouver leur intimité après deux ans dans des conditions difficiles; il a aussi et à juste titre insisté sur la nécessité de développer l'école des enfants et l'apprentissage de la langue kurde pour faciliter leur intégration dans la société, s'il ne leur est pas possible d'émigrer selon le désir de leurs parents. Jens se met au service de l'église locale de différentes manières, y compris la célébration de la messe pour des religieuses et les anglophones qui travaillent dans la ville (Indiens, Philippins et Européens). Il travaille sans relâche à renforcer les liens d'amitié avec la communauté musulmane locale.
Frère Boutros s'occupe en particulier des hôtes, de la production du fromage et des plantes qui une place spéciale dans sa vie monastique. Boutros est attentif dans ses lectures spirituelles, efficace dans la cuisine et dans le soin prodigué aux poules qui fournissent les œufs pour notre petit déjeuner traditionnel du dimanche. Tous les frères et sœurs de Boutros ont dû s'exiler dans différents pays du monde, sa mère et sa sœur, au Liban depuis un certain temps, attendent de partir à leur tour.
Frère Jihad poursuit ses études et recherches scientifiques. Il rédige actuellement sa thèse de doctorat en théologie biblique sur le patrimoine chrétien arabe. En Syrie, il aide dans l'organisation des projets du monastère; en Italie, il fait quelques rencontres dans les paroisses.
Soeur Deema aide à la rédaction des rapports administratifs et des projets du monastère. Elle a sa touche spéciale dans la préparation de certains plats. Lors de sa présence en Italie, elle a participé à des réunions et donné quelques conférences, comme elle a également participé pendant près d'un mois à un atelier sur les chrétiens d'Orient et le dialogue interreligieux organisé par l'Université de Münster en Allemagne. Deema poursuit ses lectures spirituelles et écrit un journal sur sa vie monastique.
Frère Yaussé passe la plupart de son temps à faire des bougies pour les besoins du monastère et d'autres monastères de la région. De ce commerce sont nées plusieurs amitiés qui sont source de créativité dans sa relation à l'art de faire des bougies. Ceci, bien sûr, est associé à sa participation dans le travail quotidien du monastère et son intérêt pour les lectures spirituelles.
Soeur Carol a ajouté sa touche spéciale dans notre monastère de Cori, où elle vit en ce moment. Elle enseigne l'arabe à l'Institut pontifical pour les études arabes et islamiques à Rome, et a commencé avec l'aide de Dieu sa recherche pour le doctorat en études islamiques auprès du même institut. Carol a participé à plusieurs réunions concernant la vocation de la communauté et a fait plusieurs interventions lors de conférences organisées par des universités pontificales comme la Gregoriana et l'Urbaniana sur le dialogue islamo-chrétien en cette année de la Miséricorde. Elle visite tous les dimanches les personnes âgées de la paroisse pour leur donner la communion et s'occupe de l'accompagnement spirituel des chefs scouts de la ville.
Soeur Friederike a couronné son noviciat en se donnant complètement au Seigneur : le 5 mai 2016, elle a prononcé ses vœux monastiques perpétuels au monastère de San Salvatore à Cori, Italie, en présence de S. E. Mgr Mariano Crociata qui a célébré l'Eucharistie, de la mère de sr. Friederike et d'un grand nombre d'amis, et de plusieurs membres la communauté venus de divers pays (Houda, Jacques, Jens, Jihad, Deema et Carol). Friederike est actuellement à Sulaymaniah avec Jens où, en plus du quotidien chargé du monastère, elle organise avec joie des activités au sein d'un laboratoire de théâtre pour enfants et jeunes adultes chrétiens et musulmans.
Outre la rencontre avec le Pape deux jours avant les voeux, les jours qui ont précédé les vœux de Friederike ont été la première occasion de partage communautaire en grand cercle depuis des années. Ceci dit, nous avons l'intention d'organiser une rencontre monastique de deux semaines tous les deux ou trois ans pour tous les membres de la communauté, pour prier et réfléchir ensemble sur les divers aspects de notre vie et de notre vocation et pour partager les joies et les fatigues de la mission.
Le novice Nabil Hawil a passé trois ans avec nous, cherchant la volonté de Dieu dans sa vie et impliqué à fond dans la vie de prière et de travail manuel. Après une période de discernement, il a décidé de partir avec sa famille en Australie. Nous le portons dans nos prières et nous lui souhaitons le meilleur pour sa vie et son avenir.
Nous pensons aussi à toutes les femmes et tous les hommes qui ont vécu quelque temps avec nous, en particulier à ceux et celles qui ont essayé la vie monastique, puis sont partis dans d'autres communautés ou ont choisi un autre état de vie, que ce soit la famille ou l'engagement humanitaire. Ils sont toujours dans nos prières. Nous remercions Dieu pour chacun d'eux, pour tout le bien donné à la communauté, et nous lui confions son avenir.
Notre frère et ami Yousef Bali vit avec nous depuis dix ans. Il est devenu l'une des personnes les plus proches et speciale non seulement pour les membres de la communauté, mais aussi pour nos familles et bon nombre de nos amis en Syrie et à l'étranger. Il participe au quotidien à notre vie de prière et de travail au monastère de Mar Moussa, ajoutant aux rencontres communautaires une note de gentillesse et d'humour.
Chers ami(e)s, nous vous remercions pour votre engagement à nos côtés durant toutes ces années. Merci de participer à notre rêve d'un monde meilleur et de travailler, chacun selon ses talents, à la réconciliation, à la justice et à la fraternité entre les êtres humains. Merci pour vos prières, votre solidarité avec le peuple souffrant en Syrie et en Irak. Votre aide et vos dons matériels, de quelque montant qu'ils soient, nous sont précieux. Nous vous demandons de continuer à nous soutenir car sans vous, nous ne serions pas capables de fournir de l'aide aux nombreuses personnes dans le besoin ni de poursuivre nos projets et nos activités.
Chers frères et soeurs, nous ne voulons pas céder à la logique de la peur, de la haine et de la division. Nous continuerons d'espérer et de travailler à l'avènement de la paix. Nous avons été appelés à aimer le monde musulman. Avec tous les musulmans qui le désirent et tous les hommes de bonne volonté, nous, disciples de Jésus de Nazareth, nous voulons compléter le chemin vers la fraternité universelle et la paix dans la justice. Ensemble, main dans la main, vers l'Orient… En avant!
Joyeux Noël
La Communauté monastique de Mar Moussa
SVP ne pas mentioner la Syrie dans vos virements autrement il seront bloqués. Vous pouvez specifier l’intention de votre donation: (Mar Musa, San Salvtore, Sulaymaniya …etc).
1) France:
Pour les versements en France, deux possibilités :
a) chèque bancaire à l’ordre de l’Association des Amis d’Al Khalil envoyé à
Salim Dermarkar
209 chemin Georges Douvier
38430 Saint Jean de Moirans
France
b) virement bancaire sur le compte postal de l’association :
RIB
Etablissement : 20041
Guichet : 00001
N° Compte : 6804459G020
Clé RIB : 90
Domiciliation : PARIS IDF Centre Financier
11 rue Bourseul
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Titulaire du Compte : Assoc Les Amis d’AL Khalil
34 rue Raymon Lefebvre
92450 GENTILLY
Dans le cas d’un virement prévenir par mail à l’adresse salim.dermarkar@wanadoo.fr
En précisant le nom et l’adresse complète du donateur.
En Suisse:
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