Communiqué de presse
01/10/2011
en conclusion de la semaine de jihad spirituel
pour la réconciliation entre les enfants de mère Syrie
à Deir Mar Moussa al-Habachi, Nebek
Les moines et les moniales du monastère se sont consacrés, avec leurs amis et un certain nombre de visiteurs issus de la vaste mosaïque syrienne, au jeûne et à la prière. Nous nous sommes réunis quotidiennement dans l’église pour lire l’Evangile, psalmodier le Coran et méditer sur un choix de textes à propos la militance non-violente en faveur des réformes, à travers le pardon, le dialogue d’écoute fraternelle et l’acceptation inconditionnelle de la différence. Un grand nombre d’amis (personnes et organisations) des quatre coins du monde ont participé spirituellement à cette semaine avec nous. Nous avons ainsi ressenti profondément la communion et l’unité devant Dieu.
La peur, le pessimisme et la division pénètrent jusqu’au sein des foyers, des monastères. Mais, lors de ces jours bénis, nous avons compris que ne nous pouvions réussir dans la communication entre nous, arabes et étrangers, hommes et femmes, pratiquants et humanistes, opposants ou partisans, qu’en refusant de se considérer comme seuls détenteurs de l’opinion droite et de la vertu patriotique. Ce qui nous encourage dans notre effort, c’est la créativité de la jeunesse syrienne en matière de communication et de tolérance.
Nous avons soif de vérité. Nous désirons en finir avec le mensonge. Ce qui nous pousse dans notre chemin, c’est notre amour pour la Syrie et notre confiance dans son peuple. Il n’y aura ni joie ni réussite dans notre vie sociale commune, que ce soit au niveau du foyer ou de la patrie, si nous continuons à exclure l’autre en portant atteinte à sa dignité, à ses biens, à sa liberté, à son intégrité ou à sa qualité de citoyen.
Nous refusons l’esprit de guerre civile confessionnelle ainsi que la lutte armée sous toutes ses formes. Nous sommes convaincus que mettre ses espoirs dans une intervention armée étrangère est une grave erreur. En revanche, nous croyons au caractère constructif de la solidarité entre tous les citoyens de bonne volonté à travers le monde. Dans « le dialogue et la réforme », le premier est impossible sans une véritable liberté d’opinion et d’expression, qui par son pluralisme contribue à l’objectivité. La situation actuelle réclame une solidarité spirituelle de la part de la famille humaine dans son ensemble, sans pour autant tomber dans l’idéalisme ou oublier les risques de complot. De même, la réforme ne réussira pas sans respect de l’égale intégrité des citoyens, avec l’aide de comités de coordination civils indépendants.
Le bruit des balles règne en maître sur les places de la patrie, accompagné en sourdine par les gémissements des blessés, des prisonniers, des disparus et des affamés. Que nous reste-t-il ? Il reste notre vœu de non-fanatisme, de non-glissement vers l’intérêt particulier. Il reste notre persévérance dans la recherche de Dieu et de nos frères, au milieu de cette situation, pour que la crise soit dépassée, avec l’aide du Miséricordieux. Amen.
La Communauté monastique